Les professions médicales et paramédicales des ACT ont toute leur place dans le débat sur les parcours de santé !
En présence de Bernadette Devictor, Présidente de la Conférence nationale de santé, la coordination a pris connaissance des débats actuellement en cours au Sénat sur le Projet de loi de modernisation de notre système de santé. L’objectif visé était que chaque médecin coordonnateur d’ACT puisse trouver avant la publication de la loi, des repères techniques lui permettant de mieux appréhender la future organisation territoriale du système de santé. Face aux débats actuels, les professions médicales et paramédicales ont apporté la démonstration de l’importance de mieux prendre en compte dans la stratégie nationale de santé, l’exercice de la médecine et de la profession d’infirmier salariés du secteur médico-social et plus spécialement celle visant la prise en charge de personnes malades chroniques et en situation de précarité. L’approche clinique développée par ces professionnels, basée sur la coordination médicale prend forme à partir de la pluridisciplinarité que développe les ACT. Ce modèle reste peu connu et peu pris en compte ont regretté certains participants. Mieux prendre en compte les ACT, les impliquer comme experts de la coordination dans les futures plateformes d’appuis aux professionnels et prendre en compte le positionnement des ACT dans les futurs Conseils territoriaux de santé est une nécessité en a conclu unanimement la coordination nationale.
Alerte sur des reconduites à la frontière et des ruptures brutales de prise en charge !
D’une manière très préoccupante pour notre Fédération nationale, des situations dramatiques de reconduites à la frontière de personnes malades chroniques et en situation administrative irrégulière accompagnées en ACT suite à une OQTF (obligation de quitter le territoire français), alors que l’ensemble des conditions de prise en charge dans le pays d’origine ne semblent pas réunies, furent recensées lors de la coordination.
De nombreux médecins et infirmiers indiquent clairement que « …ces décisions préfectorales ne suivent pas systématiquement l’avis du médecin de l’ARS …et les obligations pour les personnes malades chroniques de quitter l’ACT entrainent de graves conséquences pour la santé de la personne, les établissements et les équipes d’accompagnement… ». Des situations précises furent relevées à cette occasion. Elles étayeront les travaux de la Fédération. Pour mémoire, la Fédération a déjà saisi le ministère et des députés pour les situations de Midi Pyrénées et Rennes.
Mieux se connaitre pour accompagner les parcours de santé complexe !
Georges Martinho – adjoint à la Déléguée nationale de la Fédération addiction et Bruno Voyer – Conseiller précarité du Président de l’Unafam ont accompagné par leurs présentations techniques les professionnels médicaux et paramédicaux de la Fédération. L’objectif fixé était de mettre en lien les ACT avec les réseaux en charge des addictions et ceux relevant de l’accompagnement des personnes souffrant d’une pathologie et d’un handicap psychique. Ont été révélés sur l’ensemble des régions métropolitaines un besoin accru des professionnels d’ACT de continuer le travail de rapprochement tant au niveau national que territorial afin de mieux se connaitre, d’échanger sur les pratiques et de décloisonner les secteurs d’intervention.
Plus de temps de coordination médicale pour faire face aux nouveaux besoins !
Au cours des échanges de cette journée, l’ensemble des médecins d’ACT ont signalé un temps insuffisant de coordination. Nombre d’entre eux ont souligné une évolution des besoins de coordination avec de nombreux services et champs sanitaires hospitaliers ou de ville. La prise en charge médicale en ACT s’est réellement diversifiée depuis ces 10 dernières années constatent les professionnels. La coordination avec des services hospitaliers très différents (obstétrique, soins palliatifs, cancérologie, service de soins infectieux, gériatrie…) fait évoluer la profession de médecins et d’infirmiers en ACT qui sont à présent à la pointe de la coordination médicale et sociale que requièrent l’accompagnement des parcours des personnes sans hébergement, en situation de précarité et atteintes d’une pathologie chronique. Quelle que soit la pathologie chronique rappelle la coordination !
Un manque de place consternant !
Les médecins d’ACT, en charge de la réception des dossiers médicaux d’admission ont également tiré la sonnette d’alarme face à l’afflux des demandes d’admission. Certains d’entre eux signalent un taux d’admission inférieur à 2%, pour beaucoup ils l’estiment à 10 % maximum, faute de places, confirmant s’il le fallait, les constats déjà maintes fois démontrés et remontés dans les différentes instances (cabinet de la ministre , Direction Générale de la Santé)… Des démarches envers les ARS sont à poursuivre.
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