Etats généraux du travail social, 26 mesures stratégiques pour mieux reconnaître le travail social présenté en Conseil des Ministres le 21 octobre
Etats généraux du travail social, 26 mesures stratégiques pour mieux reconnaître le travail social présenté en Conseil des Ministres le 21 octobre
Le plan d’action présenté par Ségolène Neuville et Marisol Touraine, sonne la fin des concertations des EGTS. Rappelons que l’objectif visé par ces Etats généraux consistait à élaborer une stratégie de refondation du travail social et des professions sociales. Les conclusions présentées dans le Plan d’action font suite au rapport de Brigitte Bourguignon (députée du Nord Pas de Calais) intitulé «Reconnaître et valoriser le travail social» remis à la Ministre en septembre dernier.
Ce rapport, dès son premier chapitre, replace d’emblée la personne accompagnée par le travail social comme un acteur «dont la participation doit être recherchée à toutes les étapes des politiques publiques».
Critiquant l’organisation des Conseils de la Vie Sociale qui ne « garantissent pas la pleine prise en compte des besoins et aspirations des personnes », des propositions d’une meilleure organisation pour la participation des personnes accompagnées seront proposées par voie réglementaire dans les CPOM pour les établissements et services du champ du handicap, ceux relevant du champ des personnes âgées et ceux dont la contractualisation pluriannuelle est assurée avec les services de l’Etat (DRJSCS). Regrettons que cette mesure ne s’irrigue pas aux établissements médico-sociaux dits spécifiques.
Plus étonnant, le Plan d’action gouvernemental fait apparaître un caractère obligatoire à l’intervention des personnes accompagnées (ou l’ayant été) dans les formations initiales et continues des établissements de formation en travail social (EFTS).
Dans le même temps le rapport propose la mise en place d’un accueil social inconditionnel de proximité planifié par les schémas d’accessibilité des services au public inscrits dans la loi NOTRe.
Mesure supplémentaire, le fonction de «référent de parcours» est soutenue dans sa création par le Plan qui n’en dresse toutefois pas les contours.
Le second axe du Plan remet en lumière le concept de développement social inhérent à une prise en charge plus collective et mieux articulé entre les composantes économiques et les problématiques d’action sociales. Le développement social est ainsi expliqué «comme la synergie des politiques locales (aménagement du territoire, environnement, transport, sport, culture…) dans une perspective de cohésion sociale et de production d’un environnement plus inclusif ». Afin que ce concept soit mieux approprié par les politiques publiques et les dirigeants associatifs des formations seront proposés après concertation avec le FDVA (Fonds pour le développement de la vie associative).
Les recommandations des EGTS font apparaître la nécessité de mieux prendre en compte le temps de travail en réseau entre les professionnels du secteur social pour analyser les pratiques professionnelles. Une charte des employeurs publics et privés est proposée pour un annexe du Plan pour mieux intégrer ces nouvelles pratiques dans la stratégie de l’établissement.
Le troisième axe du Plan s’intéresse spécifiquement aux formations des travailleurs sociaux et à la modernisation de l’appareil de formation. Trois niveaux de recommandations assortissent cette axe : Revalorisation des métiers du travail social avec un renforcement de la qualité de l’offre de formation en travail social (élaboration d’un référentiel d’évaluation interne et d’actualisation des compétences pédagogiques), la mise en conformité des formations avec la réglementation européenne universitaire - LMD (licence, master, doctorat) pour 2017 et la création d’une «école supérieure en intervention sociale».
Concernant les stages des futurs travailleurs sociaux, une recommandation étaye le principe de l’alternance intégrative en «réinterrogeant le principe, le rythme, le séquençage et les modalités des stages» et en recherchant une plus grande généralisation des contrats professionnalisation pour les techniciens de l’intervention sociale et familiale par exemple.
Les priorités de formation seront quant à elles définies avec les partenaires sociaux du secteur public comme celui du privé tandis que la DGCS élaborera avant juin 2016 un Plan pour la mixité des professions sociales (il y a fort à faire sur ce domaine car le rapport rappelle que parmi les étudiants en travail social, 85% sont des femmes !).
Au niveau territorial et à partir de janvier 2017 seront créés et généralisés des comités d’éthique locaux dont l’objectif est la promotion des concertations locales sur le travail social.
L’effectivité de ces recommandations sera assurée par Francois Soulage, récemment nommé par la Ministre et bien connu du secteur associatif, car actuel Président d’Alerte.
Pour en savoir plus, retrouvez le Plan d’action et ses 26 actions